Ce court roman nous amène dans les pensées troublées d’une jeune femme. Nous la voyons grandir au travers des différentes parties d’une vie lourde et en proie à des problèmes, le tout parfaitement mis en images grâce aux invertébrés. Chaque partie tourne autour d’un insecte et celui-ci illustre des troubles de l’âme bien cachés. Le personnage narre son existence d’une façon très crue et le lecteur le ressent terriblement bien. Chacune des pages au court texte frappe le lecteur par la domination des bestioles, un mal qui pour celui ou celle qui le lit, se compare à une maladie mentale, de la boulimie et pour finir une infertilité. Les fourmis qui grattent dans sa tête, les verres qui grugent dans son ventre et la menthe religieuse qui baigne dans le sang de son utérus, forcent le personnage à faire des actes horribles sur son propre corps. Malgré un nombre peu élevé de pages, ce roman est très dur à lire en une seule fois. Personnellement, j’ai dû lire une partie à la fois et espacer mes lectures de quelques jours tellement le mal-être est ressenti durant la lecture. La mise en image d’un aspect maladif par les insectes fonctionne effroyablement bien. Les insectes sont souvent perçus comme nuisibles et destructeur. Le personnage étant parasité, tente par tous les moyens de s’en débarrasser, moyens qui souvent sont choquants. L’autrice nous démontre un grand talent dans la description d’un portrait intime et féminin.