Pour la philosophie moderne, le nom de Baruch Spinoza représente à lui seul un monument d’une grandeur qui ne cesse de croitre grâce aux études consacrées à son œuvre. À travers un roman historique d’une érudition admirable, qui rappelle le chef-d’œuvre de Stephen Greenblatt Quattrocento, Maxime Rovere nous plonge au cœur du monde intellectuel des Pays-Bas du XVIIe siècle qui peut se caractériser par un climat de contestation de plus en plus dynamique. Le « clan Spinoza » ce n’est pas une famille, c’est un cercle social composé d’amis à l’esprit têtu et survolté à la recherche d’une raison et d’une liberté authentique. C’est ici que la beauté du roman apparaît, car Maxime Rovere ne dédit pas son livre à Spinoza, mais au milieu social dans lequel il a vécu. Le clan Spinoza, c’est la fresque d’une prise de conscience de la part des intellectuels hollandais du XVIIe siècle qui cessent progressivement de voir et comprendre le monde à travers les seuls yeux de la religion.

Un ouvrage passionnant, sans personnage principal, qui synthétise avec brio les enjeux philosophiques, morales et humains qui ont hanté et secoué le XVIIe et XVIIIe siècle occidental.