Dans les années 1920, Vicente Rosenberg quitte la Pologne pour vivre à Buenos Aires en Argentine. Derrière lui, il laisse bien plus qu’une Europe tourmentée, il laisse sa famille qui refuse de le suivre dans son exil. Accompagné de ses amis, Vicente refait tranquillement sa vie, alors que l’ombre nazie s’étend toujours plus. En 1940, alors que la France se règle à l’heure allemande, les lettres de la famille de Vicente se font de plus en plus rares. Que se passe-t-il en Pologne ? Qu’arrive-t-il des Rosenberg ? Qu’arrive-t-il au peuple juif ? Noyé dans la confusion, Vicente choisit de s’emmurer dans le silence, vivant pour la première fois le contrecoup de l’exil à travers un ghetto intérieur.

Dans ce livre, nous suivons l’exil personnel de Vicente Rosenberg. L’auteur, Santiago Amigorena, y expose à merveille la torture psychologique des personnes qui ont vécu la Deuxième Guerre mondiale à distance. Comment vivre une guerre mondiale qui ne fait qu’envahir les journaux sans jamais laisser entendre le bruit d’une bombe ? Et pourtant, c’est bien un monde qui souffre et qui chavire. Les êtres chers sont-ils toujours vivants, souffrants ou bien partis à jamais : tant de questions sans réponses. L’histoire de Vicente c’est celle d’une génération, celle des juifs qui ont réussi à fuir l’Allemagne nazie. Durant la guerre, les ghettos n’étaient pas qu’en Europe, mais aussi dans le cœur des êtres qui ont vécu la guerre par empathie, loin de l’extermination. Que vaut le silence face à la guerre ? Le ghetto intérieur est un hommage aux gens qui se sont battus à leur façon : dans l’empathie, dans le silence, dans la mémoire.

Un livre bouleversant qui ne laisse pas indifférent!